(Si la musique vous saoûle, pressez ESC)
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Mini-série en 3 épisodes chez (DC)
Vertigo.
Scénario : GARTH ENNIS.
Art : CARLOS EZQUERRA.
Couvertures : Brian Bolland.
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Pamphlet historique, pastiche
noir, délire cinématographique de mauvais goût,
bouffonnerie hyper-référencée, Adventures
in the Rifle Brigade (ARB) est tout cela, et n'épargne
personne. Les Allemands en prennent plein la gueule bien entendu,
mais aussi les Anglais, les Ecossais et les Américains,
pour ne citer qu'eux.
Enchaîné aux excellentes
séries régulières qu'il a créées
cinq ans auparavant (Preacher chez Vertigo- 66 numéros,
et Hitman dans le DCU- 60 numéros), Garth Ennis
jure : "Jamais plus !" et se promet de ne plus écrire
que des séries limitées, ou des story-arcs ponctuels
pour les séries des autres. Et surtout, d'écrire
enfin toutes ces histoires de guerre qui le démangent
depuis tant d'années, et qui l'ont amené au comic-book.
ARB est le premier de ces comics
de guerre, nourri de tous les films sur la Deuxième Guerre
Mondiale dont notre Irlandais s'est empiffré dans ses
jeunes années, et qui l'ont tant influencé dans
son écriture. Manifestement, le tout est surtout un pastiche
des vieux comics de guerre, et en particulier du "Sergeant
Fury & His Howling Commando" de chez Marvel.
La série raconte les aventures
de cette fameuse et redoutée Rifle Brigade, commando
de choc de l'armée britannique, constituée de
fous dangereux ou d'incapables, et dirigée par l'intrépide
et flegmatique Capitaine Hugo "Khyber" Darcy.
Premier constat : sur les six
membres du commando, il n'y en a que deux qui parlent vraiment
(les autres en étant réduits à se taire,
ou à répéter systématiquement les
mêmes exclamations stéréotypées et
débiles). Darcy est donc forcé de faire
la conversation à son "protégé",
le Second Lieutenant Cecil "Doubtfoul" Milk,
homosexuel refoulé transféré par erreur
dans les commandos de la Marine royale (et protagoniste principal
d'un running gag hilarant). Il va de soi que les autres membres
de l'équipe sont des fous homicides d'origines diverses
et aussi caricaturaux que possible.
En essayant de ne pas en vendanger
tous les gags, je vais vous présenter un petit synopsis
de la première mini-série. Sachez cependant, avant
de le lire, que pour rester dans la même veine hautement
littéraire, on peut dire que le verdict au terme de la
lecture de ARB est : "à pisser de rire, mon
colonel".
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ARB 1 of 3 : "Once more unto the breach !"
La série commence alors
que la Rifle Brigade est parachutée, de nuit, sur le
Berlin bombardé de juin 44. Nos gaillards ont tôt
fait de voler des uniformes Allemands (à leur taille
!) mais, démasqués par le légendaire sens
de l'observation teuton, ils se trouvent obligés de voler
un véhicule. Ils sont alors arrêtés par
l'officier aryen et playboy Flaschmann, tout à
la joie de ce joli coup de filet et des premières pages
qu'il va lui offrir. Mais ses proies lui sont aussitôt
disputées par un officier de la Gestapo : Hauptmann Kurt
Wankshaft (euh, Venkschaft, pardon).
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ARB 2 of 3 : "Definitely not cricket."
Pendant que les deux hommes continuent
à se disputer le mérite de la capture, la Rifle
Brigade est torturée par une gironde fraulein à
laquelle Darcy a jadis causé beaucoup de tort.
Entre deux séances de gégène, cependant,
nos héros se rendent compte qu'ils ont sauté sur
Berlin en flamme à cause d'un quiproquo, et qu'en réalité,
aucune mission ne leur a été assignée.
Heureusement, comme Ennis le sait, les méchants des films
dévoilent toujours leur plan avant la fin, et Wankshaft
(pardon : Venkschaft) fait la boulette en leur révélant
qu'ils sont emprisonnés à proximité de
la base ultra-secrète qui devait ruiner le débarquement
allié en Normandie....
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(merci Cyrill)
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ARB 3 of 3 : "Up yours, Fritz !"
Et bien entendu, Herr Flashmann
finit par obtenir que le Brigade soit transférée
dans SES quartiers pénitenciaires, transfert au cours
duquel nos héros s'échappent. Tant qu'ils y sont,
ils détruisent le laboratoire voisin (ils gagnent la
guerre, quoi), ce qui ne manque pas d'énerver Herr
Wankshaft (pardon, je veux dire : Venkschaft).
Du coup, le pauvre homme commet une autre petite "boulette",
qui lui vaudra celle-ci un voyage d'agréments sur le
front de l'Est. Pendant ce temps, la Rifle Brigade vole
un avion, que même l'unité Jager X (constituée
de colosses cannibales incontrolables de la Wehrmacht) ne peut
arrêter. Et la bande, ébahie, découvrant
les forces alliées en plein débarquement, renforce
le moral des troupes en chantant sur toutes les fréquences
leur joyeuse ritournelle sur le nombre total de testicules du
haut-commandement allemand. Et puis, laissant Hitler à
ses coliques et à ses très instructives lectures,
la Rifle Brigade s'envole vers de nouvelles aventures...
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A suivre, dans : "Adventures
in the Rifle Brigade : Operation Bollock", où
le plus redoutable des commandos de l'Empire part en quête de
la couille perdue d'Hitler !
RULE BRITANNIA !
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